Lettre de Behola, Saint Pée sur Nivelle, à Saint-Martin Duronea, Louisbourg
Dublin Core
Titre
Lettre de Behola, Saint Pée sur Nivelle, à Saint-Martin Duronea, Louisbourg
Créateur
Behola
Contributeur
Lafuente, Annabelle (transcription); Talec, Jean-Phillippe (transcription); Videgain, Charles (transcription)
Éditeur
CNRS IKER (UMR 5478)
Date
14/02/1757
Type
manuscrit
Format
PDF
Étendue de la ressource, taille, durée
2 fichiers (fac-similé 1868 Ko, transcription 529 Ko) ; le texte contient 556 mots.
Support
papier
Langue
français
basque
Source
Documents reconstitués à partir de photographies au format 'jpeg' prises dans le fonds HCA.
Sujet
famille
religion
correspondance
Description
Dans sa lettre, Behola, prêtre, exprime initialement la réaction émotionnelle de la mère de Monsieur Saint-Martin Duronea à l'annonce de son mariage à Louisbourg, qui était marquée par une grande affliction transformée en larmes et cris.
Résumé
La douleur de la mère s'atténue toutefois après la réception de deux lettres explicatives de son fils, et finalement, elle trouve un certain réconfort en apprenant les qualités de la nouvelle épouse de celui-ci. Behola conseille à Duronea de rendre visite à sa mère pour adoucir ses derniers jours, soulignant l'importance des liens familiaux, des responsabilités et de la gratitude envers les efforts de sa mère durant son éducation. Il l'encourage également à envoyer des présents à sa mère et sa sœur pour atténuer leur peine et à valoriser les biens familiaux pour assurer leur prospérité future, rappelant à Duronea l'importance de rester fidèle à ses valeurs.
Couverture spatiale
Louisbourg
Saint-Pée-sur-Nivelle
Couverture temporelle
18e siècle
Droits
Domaine public
Droit d'accès
Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude aux Archives nationales du Royaume-Uni, Kew à Londres (TNA) pour l'utilisation des copies numériques du fonds Prize Papers.
Licence
Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage selon les Conditions Initiales [CC] [BY] [NC] [SA]
Est une partie de
Documentation conservée à Archives de la High Court of Admiralty and colonial Vice-Admiralty courts (Londres)
Référence
Talec Jean-Philippe et Videgain Charles (eds.), Mémoires, lettres et papiers du Dauphin : Bayonne, Louisbourg, Londres – 1757, La Crèche, La Geste éditions (coll. « Presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine »), 2024, 606 p.
Provenance
TNA, HCA 32/180/7
Texte Item Type Metadata
Texte
122
A Monsieur, Monsieur Saint-Martin Duronea Capitaine A Louisbourg
Monsieur,
Mademoiselle votre mere a eté d’abord affligée a l’excés jusqu’à fondre en larmes et a jetter des hauts cris lorsqu’on lui a donné la nouvelle de votre mariage à Louisbourg. Mais sa douleur s’est un peu radoucie en recevant vos deux lettres, qui l’informent des raisons qui vous ont engagé à vous établir dans ce pays. Et enfin elle s’est presque entièrement consolée en apprenant que vous avez épousé une demoiselle de mérite, qui témoigne comme nous avoir envie de la voir et de vivre avec elle. Elle vous donne a l’un et a l’autre sa bénédiction. Elle vous porte tous deux dans son cœur et ne soupire qu’après le bonheur de vous voir et de vous embrasser. Venez donc Monsieur et cher ami, le plutôt que vous pourrez, venez la consoler et lui donner la satisfaction de passer ses derniers jours avec vous. Le mouvement de la nature, les sentiments d’honneur et de religion, la reconnoissance pour toutes les bontés et pour toutes les peines qu’elle a pris pour votre éducation, tout crie pour cela, tout vous appelle auprès d’elle, tout vous doit attirer à elle. Souvenez vous bien de ce que vous ne cessier de nous dire lorsque vous étiez à Saint-Pée « guiçon prestu içan nahi cinuela eta dirua franco irabaci; ezda ordean asqui irabastea Conserbaten ere jaquin Beharda » . Conservez toujours les même sentimens et les mettez en pratique comme je me flatte que vous le ferez désormais dans les occasions. Si j’avois été en votre place, j’aurois envoyé quelque chose à la chère mère et a la chère sœur pour leur donner des marques de mon amitié et adoucir par la leur affliction. J’espère que vous n’y manquerez pas par la première commodité et que vous aurez égard à la situation ou la chère mère se trouve. Car vous n’ignorez pas combien elle s’est mise à l’étroit pour vous secourir vous et monsieur votre frère. Les biens de la campagne ne donnent qu’autant qu’on les faits valoir. Si on n’a pas soin de les bonifier et réparer au lieu d’augmenter, ils diminuent et on n’en retire que fort peu de chose. C’est à quoi vous devriez penser sérieusement. C’est la le vrai solide et n’est ce qui vous restera peut être à la fin. Les personnes qui pensent solidement en on fait en tout tems le principal objet de leur attention. Pour moi je vous porte dans mon esprit et dans mon cœur puisque je me souviens tous les jours dans mes prières et sacrifices et que j’adresse mes vœux au ciel pour votre conservation et votre prosperités. Aussi n’y a-t-il personne qui vous aime plus cordialement et vous considère plus sincèrement que moi et n’est avec plus d’attachement et d’amitié, Monsieur, Votre Humble et très obeissant serviteur.
Behola Prêtre, A Saint-Pée, le 14 février 1757
[P.-S.] Permettez que j’offre ici de mes respect et prières à votre épouse.
A Monsieur, Monsieur Saint-Martin Duronea Capitaine A Louisbourg
Monsieur,
Mademoiselle votre mere a eté d’abord affligée a l’excés jusqu’à fondre en larmes et a jetter des hauts cris lorsqu’on lui a donné la nouvelle de votre mariage à Louisbourg. Mais sa douleur s’est un peu radoucie en recevant vos deux lettres, qui l’informent des raisons qui vous ont engagé à vous établir dans ce pays. Et enfin elle s’est presque entièrement consolée en apprenant que vous avez épousé une demoiselle de mérite, qui témoigne comme nous avoir envie de la voir et de vivre avec elle. Elle vous donne a l’un et a l’autre sa bénédiction. Elle vous porte tous deux dans son cœur et ne soupire qu’après le bonheur de vous voir et de vous embrasser. Venez donc Monsieur et cher ami, le plutôt que vous pourrez, venez la consoler et lui donner la satisfaction de passer ses derniers jours avec vous. Le mouvement de la nature, les sentiments d’honneur et de religion, la reconnoissance pour toutes les bontés et pour toutes les peines qu’elle a pris pour votre éducation, tout crie pour cela, tout vous appelle auprès d’elle, tout vous doit attirer à elle. Souvenez vous bien de ce que vous ne cessier de nous dire lorsque vous étiez à Saint-Pée « guiçon prestu içan nahi cinuela eta dirua franco irabaci; ezda ordean asqui irabastea Conserbaten ere jaquin Beharda » . Conservez toujours les même sentimens et les mettez en pratique comme je me flatte que vous le ferez désormais dans les occasions. Si j’avois été en votre place, j’aurois envoyé quelque chose à la chère mère et a la chère sœur pour leur donner des marques de mon amitié et adoucir par la leur affliction. J’espère que vous n’y manquerez pas par la première commodité et que vous aurez égard à la situation ou la chère mère se trouve. Car vous n’ignorez pas combien elle s’est mise à l’étroit pour vous secourir vous et monsieur votre frère. Les biens de la campagne ne donnent qu’autant qu’on les faits valoir. Si on n’a pas soin de les bonifier et réparer au lieu d’augmenter, ils diminuent et on n’en retire que fort peu de chose. C’est à quoi vous devriez penser sérieusement. C’est la le vrai solide et n’est ce qui vous restera peut être à la fin. Les personnes qui pensent solidement en on fait en tout tems le principal objet de leur attention. Pour moi je vous porte dans mon esprit et dans mon cœur puisque je me souviens tous les jours dans mes prières et sacrifices et que j’adresse mes vœux au ciel pour votre conservation et votre prosperités. Aussi n’y a-t-il personne qui vous aime plus cordialement et vous considère plus sincèrement que moi et n’est avec plus d’attachement et d’amitié, Monsieur, Votre Humble et très obeissant serviteur.
Behola Prêtre, A Saint-Pée, le 14 février 1757
[P.-S.] Permettez que j’offre ici de mes respect et prières à votre épouse.
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Behola, “Lettre de Behola, Saint Pée sur Nivelle, à Saint-Martin Duronea, Louisbourg,” Entrepôt de données ANPERSANA, consulté le 21 décembre 2024, https://anpersana.iker.univ-pau.fr/items/show/398.