Lettre de l’abbé Robin, Sare, à M. Heguy, Louisbourg
Dublin Core
Titre
Lettre de l’abbé Robin, Sare, à M. Heguy, Louisbourg
Créateur
Robin (Monsieur)
Contributeur
Lafuente, Annabelle (transcription); Talec, Jean-Phillippe (transcription); Videgain, Charles (transcription)
Éditeur
CNRS IKER (UMR 5478)
Date
23/02/1757
Type
manuscrit
Format
PDF
Étendue de la ressource, taille, durée
2 fichiers (fac-similé 1160 Ko, transcription 525 Ko) ; le texte contient 475 mots.
Support
papier
Langue
français
Source
Documents reconstitués à partir de photographies au format 'jpeg' prises dans le fonds HCA.
Sujet
correspondance
guerre de sept ans
course
Description
L'abbé Robin écrit à M. Heguy, un négociant de St Jean de Luz actuellement à Louisbourg, pour renouveler leur amitié malgré la distance et discuter de leur relation passée.
Résumé
Il mentionne son déménagement à Sare où il officie maintenant, et partage une requête concernant le peu de biens laissés par un paroissien décédé à Louisbourg, demandant à M. Heguy de faciliter le transfert de ces biens aux héritiers via un négociant sûr à St Jean de Luz ou Bayonne. L'abbé évoque également un attentat manqué contre le roi de France et les tensions militaires en Europe, prévoyant une campagne militaire sanglante avec une forte mobilisation des forces navales et terrestres contre l'Angleterre. Il termine en soulignant les bénéfices de la course pour la France, espérant qu'elle diminuera la prétention anglaise à la domination maritime.
Couverture spatiale
Louisbourg
Sare
Couverture temporelle
18e siècle
Droits
Domaine public
Droit d'accès
Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude aux Archives nationales du Royaume-Uni, Kew à Londres (TNA) pour l'utilisation des copies numériques du fonds Prize Papers.
Licence
Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage selon les Conditions Initiales [CC] [BY] [NC] [SA]
Est une partie de
Documentation conservée à Archives de la High Court of Admiralty and colonial Vice-Admiralty courts (Londres)
Référence
Talec Jean-Philippe et Videgain Charles (eds.), Mémoires, lettres et papiers du Dauphin : Bayonne, Louisbourg, Londres – 1757, La Crèche, La Geste éditions (coll. « Presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine »), 2024, 606 p.
Provenance
TNA, HCA 32/180/7
Texte Item Type Metadata
Texte
58
A Monsieur, Monsieur Heguy, négociant de St Jean de Luz de présent à Louisbourg
Monsieur,
Je profite de cette bonne comodité pour renouveler notre ancienne connaissance, notre voisinage et la parfaite union qui a regné entre nous, doit subsister autant que nous, et puisqu’eloigné par la distance des lieux, nos cœurs ne doivent pas êtres séparés. La Providence me fit sortir de notre patrie commune pour aller à Villefranque où j’ay resté quatorze an. De la, les ordres de mon supérieur m’obligerent a venir à Sare ou je suis depuis quatre ans et demy pour gouverner un grand peuple. Pries le bon Dieu afin qu’il me fasse la grace d’assurer mon salut en travaillant à la sanctification de mes chers paroisiens. J’en ay quelques uns en Terre-Neuve, l’un d’eux appelé Peillo ou Pierre Goietche mourut l’année derniere près de Louisbourg. Son bourgeois se servit de votre plume pour m’informer de sa mort, et du peu de gain qu’il avait entre sa main. J’en fi part à ses parens, qui n’ont pas manqué de luy faire les honeurs et qui m’ont prié de vous engager à leur faire toucher par voye sure ce qui peut lui appartenir en ce pais là. Vous pouvé l’adresser par lettre à monsieur votre frère ou a quelqu’autre négociant de St Jean de Luz ou de Bayonne et j’auray soin de le remettre à ses vrais heritiers. Quant aux nouvelles : le Roy a failly estre assassiné par un scelerat natif d’Arras. Ce malheureux luy donna un coup de canif le 5 janvier 1757. Heureusement le coup n’a pas été mortel et sa majesté en est parfaitement guerie, graces à Dieu. La campagne prochaine sera des plus sanglantes. Le roy de Prusse a envahi l’électorat de Saxe, sans aucune déclaration de guerre. Il a voulu enlever la Bohème à la reine de Hongrie, notre aliée. Touts les potentats de l’Empire, l’impératrice de Russie, la France et tous les princes catholiques se unissent pour venger cet attentat. Des armées formidables seront en campagne outre l’armée navale de France et d’Espagne qui seront des plus fortes. On arme partout pour la course, elle est très avantageuse pour nous. Le plus petit port de mer fournit les 15 et 18 corsaires. Cela va humilier l’Angleterre, et luy faire renoncer au domaine qu’elle à pretendu s’arroger sur la mer. Je fini icy en vous assurant que je suis très sincerement, Monsieur, à Sare, ce 23 février 1757, Votre très humble et très obéissant serviteur.
Robin, Curé
A Monsieur, Monsieur Heguy, négociant de St Jean de Luz de présent à Louisbourg
Monsieur,
Je profite de cette bonne comodité pour renouveler notre ancienne connaissance, notre voisinage et la parfaite union qui a regné entre nous, doit subsister autant que nous, et puisqu’eloigné par la distance des lieux, nos cœurs ne doivent pas êtres séparés. La Providence me fit sortir de notre patrie commune pour aller à Villefranque où j’ay resté quatorze an. De la, les ordres de mon supérieur m’obligerent a venir à Sare ou je suis depuis quatre ans et demy pour gouverner un grand peuple. Pries le bon Dieu afin qu’il me fasse la grace d’assurer mon salut en travaillant à la sanctification de mes chers paroisiens. J’en ay quelques uns en Terre-Neuve, l’un d’eux appelé Peillo ou Pierre Goietche mourut l’année derniere près de Louisbourg. Son bourgeois se servit de votre plume pour m’informer de sa mort, et du peu de gain qu’il avait entre sa main. J’en fi part à ses parens, qui n’ont pas manqué de luy faire les honeurs et qui m’ont prié de vous engager à leur faire toucher par voye sure ce qui peut lui appartenir en ce pais là. Vous pouvé l’adresser par lettre à monsieur votre frère ou a quelqu’autre négociant de St Jean de Luz ou de Bayonne et j’auray soin de le remettre à ses vrais heritiers. Quant aux nouvelles : le Roy a failly estre assassiné par un scelerat natif d’Arras. Ce malheureux luy donna un coup de canif le 5 janvier 1757. Heureusement le coup n’a pas été mortel et sa majesté en est parfaitement guerie, graces à Dieu. La campagne prochaine sera des plus sanglantes. Le roy de Prusse a envahi l’électorat de Saxe, sans aucune déclaration de guerre. Il a voulu enlever la Bohème à la reine de Hongrie, notre aliée. Touts les potentats de l’Empire, l’impératrice de Russie, la France et tous les princes catholiques se unissent pour venger cet attentat. Des armées formidables seront en campagne outre l’armée navale de France et d’Espagne qui seront des plus fortes. On arme partout pour la course, elle est très avantageuse pour nous. Le plus petit port de mer fournit les 15 et 18 corsaires. Cela va humilier l’Angleterre, et luy faire renoncer au domaine qu’elle à pretendu s’arroger sur la mer. Je fini icy en vous assurant que je suis très sincerement, Monsieur, à Sare, ce 23 février 1757, Votre très humble et très obéissant serviteur.
Robin, Curé
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Citer ce document
Robin (Monsieur), “Lettre de l’abbé Robin, Sare, à M. Heguy, Louisbourg,” Entrepôt de données ANPERSANA, consulté le 21 novembre 2024, https://anpersana.iker.univ-pau.fr/items/show/407.