Lettre de [nom inconnu] la femme de Marc, Bayonne, à Jean Laborde, Louisbourg
Dublin Core
Titre
Lettre de [nom inconnu] la femme de Marc, Bayonne, à Jean Laborde, Louisbourg
Créateur
La femme de Marc
Contributeur
Lafuente, Annabelle (transcription); Talec, Jean-Phillippe (transcription); Videgain, Charles (transcription)
Éditeur
CNRS IKER (UMR 5478)
Date
23/03/1757
Type
manuscrit
Format
PDF
Étendue de la ressource, taille, durée
2 fichiers (fac-similé 1215 Ko, transcription 104 Ko) ; le texte contient 586 mots.
Support
papier
Langue
français
Source
Documents reconstitués à partir de photographies au format 'jpeg' prises dans le fonds HCA.
Sujet
famille
correspondance
Description
La femme de Marc écrit à Jean Laborde, trésorier du roi à Louisbourg, depuis Bayonne le 23 mars 1757, pour partager les difficultés rencontrées depuis qu'elle a dû suivre son mari en France sur ordre des autorités.
Résumé
Elle relate les infidélités de son mari et l'épuisement de leurs ressources financières, qui ont laissé sa famille dans une grande précarité. Désespérée, elle sollicite l'aide de Laborde pour obtenir la permission de retourner à Louisbourg sans son mari, afin de trouver un moyen de subsistance. Elle exprime l'espoir que Laborde interviendra en sa faveur et lui demande de l'informer de manière sûre une fois que l'autorisation sera accordée.
Couverture spatiale
Louisbourg
Bayonne
Couverture temporelle
18e siècle
Droits
Domaine public
Droit d'accès
Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude aux Archives nationales du Royaume-Uni, Kew à Londres (TNA) pour l'utilisation des copies numériques du fonds Prize Papers.
Licence
Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage selon les Conditions Initiales [CC] [BY] [NC] [SA]
Est une partie de
Documentation conservée à Archives de la High Court of Admiralty and colonial Vice-Admiralty courts (Londres)
Référence
Talec Jean-Philippe et Videgain Charles (eds.), Mémoires, lettres et papiers du Dauphin : Bayonne, Louisbourg, Londres – 1757, La Crèche, La Geste éditions (coll. « Presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine »), 2024, 606 p.
Provenance
TNA, HCA 32/180/7
Texte Item Type Metadata
Texte
44
A Monsieur, Monsieur de Laborde, trésorier du Roy à Louisbourg
Monsieur,
Je vous prie de pardonner la liberté que je prends de vous écrire ses lignes, les afflictions continuelles où je me trouve plongée chaque jour me fait avoir recours à vous avec confiance espérant que vous voudrez bien y avoir égard. Vous aviez sceu monsieur, que peu de temps après le départ de mon mary pour icy, messieurs les gouverneurs & intendans, m’avaient obligé de décamper de chez vous pour le suivre dans ce pays, & comme j’étais dans l’idée qu’il s’en était venu ici au derrière d’une fille native de Bayonne, j’avais quitté avec un extrême regret & par force Louisbourg afin d’exécuter les ordres qui m’avaient été donnée par lesdits sieurs. J’arrivai donc ici, Dieu graces, croyant de goûter auprès de mon époux cette paix et tranquilité requise dans le sacrement de mariage. Mais je me trompay fort, il commença de faire un voyage à Bordeaux avec laditte fille, ou il a resté tant qu’il luy à pleu à dépencer le peu d’argent qu’il luy restoit, & quand cela à chaumé il en est venu au prez de moy par figure seulement n’y ayans resté que trez peu de jours et pendant lesquels il a trouvé le secret de m’attraper le peu d’argent que j’avais pour mon entretien et celuy de mes pauvres enfants et a recommancé d’autres voyages avec la susdite fille et enfin, monsieur, sy je vous détaillais toutes les misères et chagrins que cet homme m’a donné, une main de papier ne suffirait pas. Je vous diray seulement que je suis dans la plus triste scituation et le plus pressant besoin, tant pour moy que pour mes chers enfans. Je pense monsieur que c’est assez vous en dire pour vous faire comprendre l’excès de ma misère et comme je scay que votre charité s’etends principalement sur les pauvres affligez, j’ay lieu d’espérés que vous voudrez bien pretter vos bons offices pour moy aupres desdits sieurs gouverneur et intendant et les prier qu’il me soit permis de m’en retourner à Louisbourg sans mon mary veu que je ne sçay ou il est n’en ayant aucune sorte de nouvelle, afin de tacher de me gagner mon entretien & celuy de mes pauvres enfans, car ici je ne puis pas trouver de quoy le gagner, quoique j’aye bonne envie de travailler.Je suis donc dans l’espérance, monsieur, que vous voudrez bien comme dit est prier pour moy au prez de ses Messieurs afin qu’ils me permettent de retourner à Louisbourg et aprez que vous l’aurez obtenu ayez la charité s’il vous plait de me le faire scavoir par quelque voye sure, veu que je ne bougeray ni pourrois bouger d’icy que par un prealable, je n’en sois imbue de votre part, ou de toute autre qu’il vous plaira commettre pour cela. J’attendray donc monsieur avec impatience cette charité de votre part et sy j’ay le bonheur de me revoir avec mes chers enfans à Louisbourg, je ne manqueray pas de venir vous remercier de toutes les bontés que vous avez eu pour moy. En attendant, permettez que je reste avec respect, Monsieur, votre très humble et très obéissante servante.
La femme de Marc, Bayonne le 23 mars 1757
[P.-S.] Mon adresse est dans la maison de Mr Lesseps à côté de la monoye
A Monsieur, Monsieur de Laborde, trésorier du Roy à Louisbourg
Monsieur,
Je vous prie de pardonner la liberté que je prends de vous écrire ses lignes, les afflictions continuelles où je me trouve plongée chaque jour me fait avoir recours à vous avec confiance espérant que vous voudrez bien y avoir égard. Vous aviez sceu monsieur, que peu de temps après le départ de mon mary pour icy, messieurs les gouverneurs & intendans, m’avaient obligé de décamper de chez vous pour le suivre dans ce pays, & comme j’étais dans l’idée qu’il s’en était venu ici au derrière d’une fille native de Bayonne, j’avais quitté avec un extrême regret & par force Louisbourg afin d’exécuter les ordres qui m’avaient été donnée par lesdits sieurs. J’arrivai donc ici, Dieu graces, croyant de goûter auprès de mon époux cette paix et tranquilité requise dans le sacrement de mariage. Mais je me trompay fort, il commença de faire un voyage à Bordeaux avec laditte fille, ou il a resté tant qu’il luy à pleu à dépencer le peu d’argent qu’il luy restoit, & quand cela à chaumé il en est venu au prez de moy par figure seulement n’y ayans resté que trez peu de jours et pendant lesquels il a trouvé le secret de m’attraper le peu d’argent que j’avais pour mon entretien et celuy de mes pauvres enfants et a recommancé d’autres voyages avec la susdite fille et enfin, monsieur, sy je vous détaillais toutes les misères et chagrins que cet homme m’a donné, une main de papier ne suffirait pas. Je vous diray seulement que je suis dans la plus triste scituation et le plus pressant besoin, tant pour moy que pour mes chers enfans. Je pense monsieur que c’est assez vous en dire pour vous faire comprendre l’excès de ma misère et comme je scay que votre charité s’etends principalement sur les pauvres affligez, j’ay lieu d’espérés que vous voudrez bien pretter vos bons offices pour moy aupres desdits sieurs gouverneur et intendant et les prier qu’il me soit permis de m’en retourner à Louisbourg sans mon mary veu que je ne sçay ou il est n’en ayant aucune sorte de nouvelle, afin de tacher de me gagner mon entretien & celuy de mes pauvres enfans, car ici je ne puis pas trouver de quoy le gagner, quoique j’aye bonne envie de travailler.Je suis donc dans l’espérance, monsieur, que vous voudrez bien comme dit est prier pour moy au prez de ses Messieurs afin qu’ils me permettent de retourner à Louisbourg et aprez que vous l’aurez obtenu ayez la charité s’il vous plait de me le faire scavoir par quelque voye sure, veu que je ne bougeray ni pourrois bouger d’icy que par un prealable, je n’en sois imbue de votre part, ou de toute autre qu’il vous plaira commettre pour cela. J’attendray donc monsieur avec impatience cette charité de votre part et sy j’ay le bonheur de me revoir avec mes chers enfans à Louisbourg, je ne manqueray pas de venir vous remercier de toutes les bontés que vous avez eu pour moy. En attendant, permettez que je reste avec respect, Monsieur, votre très humble et très obéissante servante.
La femme de Marc, Bayonne le 23 mars 1757
[P.-S.] Mon adresse est dans la maison de Mr Lesseps à côté de la monoye
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La femme de Marc, “Lettre de [nom inconnu] la femme de Marc, Bayonne, à Jean Laborde, Louisbourg,” Entrepôt de données ANPERSANA, consulté le 21 décembre 2024, https://anpersana.iker.univ-pau.fr/items/show/458.