Lettre de Catherine Dolabarats Despiaube, St-Jean-de-Luz, à Joannis Galant Dolabarats, Louisbourg
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Titre
Lettre de Catherine Dolabarats Despiaube, St-Jean-de-Luz, à Joannis Galant Dolabarats, Louisbourg
Créateur
Dolabarats Despiaube, Catherine
Contributeur
Lafuente, Annabelle (transcription); Talec, Jean-Phillippe (transcription); Videgain, Charles (transcription)
Éditeur
CNRS IKER (UMR 5478)
Date
08/03/1757
Type
manuscrit
Format
PDF
Étendue de la ressource, taille, durée
2 fichiers (fac-similé 1999 Ko, transcription 532 Ko) ; le texte contient 920 mots.
Support
papier
Langue
français
Source
Documents reconstitués à partir de photographies au format 'jpeg' prises dans le fonds HCA.
Sujet
commerce, communications, transports
mer
correspondance
Description
Catherine Dolabarats Despiaube de Saint-Jean-de-Luz écrit à son mari, Joannis Galant Dolabarats, capitaine de port à Louisbourg, pour lui donner des nouvelles de la famille et informer de la situation locale et de la cour de France.
Résumé
Elle exprime sa satisfaction concernant l'avancement professionnel de leur fils Goeanis à Brest et de leur autre fils, Saubat, qui a également été promu. Elle discute de la mort du roi de France, qui a survécu à une tentative d'assassinat, et mentionne les réactions nationales à cet événement, incluant des remaniements dans les ministères. Catherine termine sa lettre en conseillant à son mari d'envoyer des paquets de morue, soulignant leur valeur en France, et exprime sa déception quant à la non-réception de certains envois précédents.
Couverture spatiale
Saint-Jean-de-Luz
Louisbourg
Couverture temporelle
18e siècle
Droits
Domaine public
Droit d'accès
Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude aux Archives nationales du Royaume-Uni, Kew à Londres (TNA) pour l'utilisation des copies numériques du fonds Prize Papers.
Licence
Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage selon les Conditions Initiales [CC] [BY] [NC] [SA]
Est une partie de
Documentation conservée à Archives de la High Court of Admiralty and colonial Vice-Admiralty courts (Londres)
Référence
Talec Jean-Philippe et Videgain Charles (eds.), Mémoires, lettres et papiers du Dauphin : Bayonne, Louisbourg, Londres – 1757, La Crèche, La Geste éditions (coll. « Presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine »), 2024, 606 p.
Provenance
TNA, HCA 32/180/7
Texte Item Type Metadata
Texte
21
Monsieur, Monsieur Dolabarats, capitaine de port de Louisbourg, à l’isle royale
A St Jean de Luz, le 8 mars 1757
Mon cher monsieur, j’ay eu le plaisir de vous ecrire par Marssans andiea qui va par Bayonne et il y aura quelque autres aussy qui vont la bas. Pour icy, vous n’aurrez point aucun, on s’atache à la coursse quoique jusque à présent, n’ont pas fest grand-chose. Les Baioné en ont fest assez bien mais je ne scay cest été si on le fera fortune. Il est à creindre que les Anglais seront maître sur mer. J’ay vous aprens avec plaisir que notre fils Goeanis Galant et placer à Brest, il se porte bien, il a eu son brevest d’enseigne de port de Brest. Il et fort contant avec un bon apoeintement de mille deux sans livre par année. Il pourra vivre avec honeur. Monsieur de Borassiere, commandant, le Héros, il a baucoup travailler a lui procurer son avencement. Notre fils a étez fort heureux. Saubat, notre fils aucy, il a eu son avenssement pour la Martinique. Il a eu une lieutenance à la tête de la promotion. C’est à dire il se regarde comme capitaine, la compagnie qui vaquera, elle le sera pour luy. Il y a quelque temps qui m’avez écrit qui se randerest à Rochefort, j’atens à chaque courrier son arriver à Rochefort, je désire qui arrive en bone santé. Si le Seigneur lui done de la santé, il sera dans un bon endroit mais ce climat est de plus triste pour lé basques. J’ay à vous dire notre roi de France a étez assassiné par un homme que j’ay crois étrange. Il feust blessé a cauter droist en antrant dans son carrosse mais par boneur, il est guery. Sez coquein avez manqué le coup de la mort. On l’avest arrêtez sur le chan. Il est emprisonné à la tour où etest autre fois Ravaillac. Il ne parest point de complisse mais on croist qui sera execeuter dans peu. Ce le 5 janvier que cest acsident arriva malheur a celuy qu’il fist. On a randeu grace a Dieu dan tout les églises de France avec la bénédiction de ce qui se sauve des mains de ses monstre. Les deux ministres sont exillez, d’Argensson et Manchos . Il sont ranplacer. Celuy de la marine et contre leur général, je ne sé son nom. Celuy de la guerre, monsieur de Polmy, je coneu celuy la, il a etez, il y a deux ans. Voilà bien de changement à la cour, il est a creindre qu’il y an aura souvent. Depuis longtemps il y en n’a ses qui est facheus pour les gans qui sont au service. Heureux ceux qui peuvent vivre autrement que d’être esposez dans se labyrinthe. Le porteur de cette lettre est mon voisein fils de Lisserascou . Je vous prie si la besoin de vos service ne point le refuser. C’est un bon enfant apartenant a des fort honete gans, il vous dira aucy des nouvelles de Joeanis Galant. Celuy si est resté quelque jours a Brest, il se sont parler. Vous m’aviez envoyez quelque paquest de morue, j’aurer pu en profiter car la morue fest bien de l’argent en France, le meilleur c’est à dire le plus fine, 40 lt et trante sis livres et trante sis.
J’ay seu pourtant que vous mes vouliez m’anvoyer deux paquest par un capitaine Dourrogne qui ne les a pas voulu prandre. Saurest etez perdeu pour moy, il feust à la coste d’Arcachon mais l’équipage set sauvez. Je lui et mandé à cest homme en me badinant que c’était un ane que si s’etez chargez de ma comission qui n’aurez pas étez à la coste, de vous asseuré, si vous aviez anvoyez ailleurs vous auriez rendu un grand service à la maison car se malheureus officier Monsegur m’a causer beaucoup de chagrein. Il voulest me fere de poursuite, il avest commencé an bon train, mais je réduist. Je lui dois doner sans livre par en, en deducssion de la somme. C’est à la Noël dernier que je devais conter. Je ne lui et doné que la moitié parce que je n’an avez point à présent. Il me désole come une âme de purgatoire. Je vous prie de ne point manqer à la première ocasion de m’anvoyer en lettre ou en morue quelque chose pour éviter tant d’evenemant qui nous pourest ariver. Je sais que la morue la bas le meilleur ne fest que douze fran et ainsi ne manque pas et parlez au capitaines de bon heure car vous leur dites après qui sont charge et sous ces prétexte, il s’an echapest. Je suis de tout mon cœur tout a vous mon cher, votre très humble et très obéissant servante.
Dolabarats Despiaube
[P.-S.] Je n’ai point receu que deux vos lettres du mois de juin et juillest le rester il ont eté jeter a mer avec le paquest duroy [?] Ganichon de Bayonne, luy même se sauva, mais je veu une lettre de notre abée. J’ay bien conpris que vous n’étiez point d’humeur de m’écrire n’y même me tenir votre promesse de juillest, vous aviez fest san dout quelque offrande.
Monsieur, Monsieur Dolabarats, capitaine de port de Louisbourg, à l’isle royale
A St Jean de Luz, le 8 mars 1757
Mon cher monsieur, j’ay eu le plaisir de vous ecrire par Marssans andiea qui va par Bayonne et il y aura quelque autres aussy qui vont la bas. Pour icy, vous n’aurrez point aucun, on s’atache à la coursse quoique jusque à présent, n’ont pas fest grand-chose. Les Baioné en ont fest assez bien mais je ne scay cest été si on le fera fortune. Il est à creindre que les Anglais seront maître sur mer. J’ay vous aprens avec plaisir que notre fils Goeanis Galant et placer à Brest, il se porte bien, il a eu son brevest d’enseigne de port de Brest. Il et fort contant avec un bon apoeintement de mille deux sans livre par année. Il pourra vivre avec honeur. Monsieur de Borassiere, commandant, le Héros, il a baucoup travailler a lui procurer son avencement. Notre fils a étez fort heureux. Saubat, notre fils aucy, il a eu son avenssement pour la Martinique. Il a eu une lieutenance à la tête de la promotion. C’est à dire il se regarde comme capitaine, la compagnie qui vaquera, elle le sera pour luy. Il y a quelque temps qui m’avez écrit qui se randerest à Rochefort, j’atens à chaque courrier son arriver à Rochefort, je désire qui arrive en bone santé. Si le Seigneur lui done de la santé, il sera dans un bon endroit mais ce climat est de plus triste pour lé basques. J’ay à vous dire notre roi de France a étez assassiné par un homme que j’ay crois étrange. Il feust blessé a cauter droist en antrant dans son carrosse mais par boneur, il est guery. Sez coquein avez manqué le coup de la mort. On l’avest arrêtez sur le chan. Il est emprisonné à la tour où etest autre fois Ravaillac. Il ne parest point de complisse mais on croist qui sera execeuter dans peu. Ce le 5 janvier que cest acsident arriva malheur a celuy qu’il fist. On a randeu grace a Dieu dan tout les églises de France avec la bénédiction de ce qui se sauve des mains de ses monstre. Les deux ministres sont exillez, d’Argensson et Manchos . Il sont ranplacer. Celuy de la marine et contre leur général, je ne sé son nom. Celuy de la guerre, monsieur de Polmy, je coneu celuy la, il a etez, il y a deux ans. Voilà bien de changement à la cour, il est a creindre qu’il y an aura souvent. Depuis longtemps il y en n’a ses qui est facheus pour les gans qui sont au service. Heureux ceux qui peuvent vivre autrement que d’être esposez dans se labyrinthe. Le porteur de cette lettre est mon voisein fils de Lisserascou . Je vous prie si la besoin de vos service ne point le refuser. C’est un bon enfant apartenant a des fort honete gans, il vous dira aucy des nouvelles de Joeanis Galant. Celuy si est resté quelque jours a Brest, il se sont parler. Vous m’aviez envoyez quelque paquest de morue, j’aurer pu en profiter car la morue fest bien de l’argent en France, le meilleur c’est à dire le plus fine, 40 lt et trante sis livres et trante sis.
J’ay seu pourtant que vous mes vouliez m’anvoyer deux paquest par un capitaine Dourrogne qui ne les a pas voulu prandre. Saurest etez perdeu pour moy, il feust à la coste d’Arcachon mais l’équipage set sauvez. Je lui et mandé à cest homme en me badinant que c’était un ane que si s’etez chargez de ma comission qui n’aurez pas étez à la coste, de vous asseuré, si vous aviez anvoyez ailleurs vous auriez rendu un grand service à la maison car se malheureus officier Monsegur m’a causer beaucoup de chagrein. Il voulest me fere de poursuite, il avest commencé an bon train, mais je réduist. Je lui dois doner sans livre par en, en deducssion de la somme. C’est à la Noël dernier que je devais conter. Je ne lui et doné que la moitié parce que je n’an avez point à présent. Il me désole come une âme de purgatoire. Je vous prie de ne point manqer à la première ocasion de m’anvoyer en lettre ou en morue quelque chose pour éviter tant d’evenemant qui nous pourest ariver. Je sais que la morue la bas le meilleur ne fest que douze fran et ainsi ne manque pas et parlez au capitaines de bon heure car vous leur dites après qui sont charge et sous ces prétexte, il s’an echapest. Je suis de tout mon cœur tout a vous mon cher, votre très humble et très obéissant servante.
Dolabarats Despiaube
[P.-S.] Je n’ai point receu que deux vos lettres du mois de juin et juillest le rester il ont eté jeter a mer avec le paquest duroy [?] Ganichon de Bayonne, luy même se sauva, mais je veu une lettre de notre abée. J’ay bien conpris que vous n’étiez point d’humeur de m’écrire n’y même me tenir votre promesse de juillest, vous aviez fest san dout quelque offrande.
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Dolabarats Despiaube, Catherine, “Lettre de Catherine Dolabarats Despiaube, St-Jean-de-Luz, à Joannis Galant Dolabarats, Louisbourg,” Entrepôt de données ANPERSANA, consulté le 21 décembre 2024, https://anpersana.iker.univ-pau.fr/items/show/428.