Lettre de Jean Barrère (cadet), Bayonne, à Jean Laborde, Louisbourg
Dublin Core
Titre
Lettre de Jean Barrère (cadet), Bayonne, à Jean Laborde, Louisbourg
Créateur
Barrère, Jean (cadet)
Contributeur
Lafuente, Annabelle (transcription); Talec, Jean-Phillippe (transcription); Videgain, Charles (transcription)
Éditeur
CNRS IKER (UMR 5478)
Date
20/03/1757
Type
manuscrit
Format
PDF
Étendue de la ressource, taille, durée
2 fichiers (fac-similé 1462 Ko, transcription 111 Ko) ; le texte contient 1046 mots.
Support
papier
Langue
français
Source
Documents reconstitués à partir de photographies au format 'jpeg' prises dans le fonds HCA.
Sujet
commerce, communications, transports
correspondance
course
Description
Jean Barrère écrit à Jean Laborde pour lui informer de l'état de leurs comptes courants et des transactions commerciales récentes, mentionnant un débit de 10 livres.
Résumé
Il exprime sa gratitude pour la vente de mouchoirs par Laborde et attend des remises futures, tout en partageant des nouvelles de trois bateaux qui ont atteint leurs destinations sans encombre, espérant des profits considérables de ces voyages. Barrère détaille également les envois à venir, y compris une caisse destinée à sa femme et des chaussures pour un associé, révélant son anticipation d'un retour profitable du bateau Le Dauphin. Enfin, il discute de ses projets personnels et d'affaires, y compris la construction d'un corsaire et une proposition d'investissement immobilier, tout en espérant un futur mariage et en sollicitant l'avis de Laborde sur plusieurs aspects commerciaux et personnels.
Couverture spatiale
Louisbourg
Bayonne
Couverture temporelle
18e siècle
Droits
Domaine public
Droit d'accès
Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude aux Archives nationales du Royaume-Uni, Kew à Londres (TNA) pour l'utilisation des copies numériques du fonds Prize Papers.
Licence
Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage selon les Conditions Initiales [CC] [BY] [NC] [SA]
Est une partie de
Documentation conservée à Archives de la High Court of Admiralty and colonial Vice-Admiralty courts (Londres)
Référence
Talec Jean-Philippe et Videgain Charles (eds.), Mémoires, lettres et papiers du Dauphin : Bayonne, Louisbourg, Londres – 1757, La Crèche, La Geste éditions (coll. « Presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine »), 2024, 606 p.
Provenance
TNA, HCA 32/180/7
Texte Item Type Metadata
Texte
205
Monsieur Laborde à Louisbourg
Bayonne le 20e mars 1757 Duplicata
Monsieur & Cher Amy
Depuis ma lettre du 23 octobre dernier j’ay reçû vôtre chere du 26 decembre aussy dernier, avec vôtre compte courant avec moy, par lequel il parait que vous êtes mon débiteur de 10 livres 8 sols 6 deniers desquelles je vous ay debitté à comte nouveau, après l’examen fait du dit compte. J’en ai passé écriture. Je vous remercie de la vente que vous avez faite des mouchoirs, j’attendray les remises que vous m’annoncez ce printems, du Sieur Bression, qui devra avoir son sel, ou vous seres payé, par ailleurs. Vos trois battiments, mon cher amy, sont bien arrivés. L’un à Brest, l’autre à Bordeaux, dont jay reçû des nouvelles de Thomas Milly, et l’autre icy je ne puis rien vous dire de leurs progrés puisque je les ignore, mais selon toute apparence, ils doivent avoir reussy, attendu que la morue vaut icy, & à Bordeaux de 35 à 45 livres tournois. Suivant sa qualité, je ne puis que me réjouir avec vous, sy à Brest elle valait ce prix et que celuy arrivé audit lieu en fût chargé. Ce n’est pas le tout, il est question du retour, arrivant à bien chez vous le voyage doit être immense, qui souhaite plus que moy qu’il en soit ainsy personne, puisqu’on ne peut plus s’intéresser a ce qui vous regarde que ce que je fais. Votre Batteau Le dauphin sorte a ma chère femme Bordiche le contenu de son mémoire que vous trouverez cy joint montant sauf Erreur, à la somme de 381 livres 13 sols , desquelles je vous ay debitté après l’avoir examiné. Il vous plaira m’en accuser la réception comme sest une bagatelle, je n’ay pas jugé a propos de faire assurer cette somme. D’ailleurs quesque c’est pour un trésorier que 381 livres 13 sols : il en risque bien d’autres a course les rembourserra. S’il les pert, Dieu veuille qu’il en arrive autrement, et que le Dauphin le dédommage d’un grand voyage qu’il luy aurait fait cet hiver, sy on luy avait expedié en octobre comme le capitaine qui le commandait voulait être, sans doute qu’il y a eu des raisons pour éloigner cette expedition, je les ignore pour ne pas entrer dans les affaires, d’autrui. Dans la caisse où sont les effets de ma chère femme qui cessera d’être en colère après la réception, il y a 16 paires [de] souliers pour homme, 15 paires pour femme & 12 paires choisies pour homme qui appartiennent à Guillaume Delort. Vous me ferez plaisir de luy faire remettre avec l’incluse. Dites à Bordiche qu’ayant seu quelle avait pris Cabarrus le fait à mon préjudice que je juge a propos de luy faire infidelité & qu’après Pacques, je vay me délasser entre les bras d’une femme, non pas de la rue des Basques mais de la Salie. Elle se nomme Mademoiselle Lartigue. Son père était lors qu’il vivait rue de la monaye. C’est une demoiselle de 30 ans, beaucoup de vertu que me faut il davantage. De la Santé avec un peu de Bonheur dans mon Commerce, c’est tout.
Ce printems, je me propose de faire bâtir un corsaire sy vous y voulez mettre quelque chose, vous aurez pour agréable, de me le marquer le plus promptement que vous le pourrez, afin que sy vous tardez a me le faire savoir, vous ne vous trouviez court, les polices ce remplissent vite pour la course, tout le monde sy jette. Il est vray que jusques a présent, ils ont fait merveilles, un sur lequel j’ay 2 000 livres tournois d’interrest, sorty il y a un mois, nous a envoyé une prise qui vaut au moins 120 mille livres. Celluy de mon frere est au Boucau, prêt a metre en mer pour deux mois de campagne, il marche comme un dauphin. J’espere qu’il me donnera du benefice, y ayant un fort interrest. Vous trouverez cy joint un mémoire d’un bien à vendre appartenant à Madame Dolives à 4 lieux distance dicy. Vous verrez l’estimation qu’on y met il est inutille que je m’étende sur cette affaire, le mémoire vous instruira tout ce que je scay et que ce plus beau bien de tout les environ d’icy, s’il est entretenu, alors on m’a assuré qu’il donnerait au moins 3 000 à 3 500 livres de rente. Madame Dolives en demande 60 mille livres mais je crois qu’on pourrait l’avoir de 50 à 55 mille livres. Sy vous determiner à vouloir l’achetter, il faudra que vous m’envoyez une procuration en forme pour que je puisse le faire pour vous. Je désire du meilleur de mon cœur que vous vous y determiniez affin que j’aye le plaisir de vous embrasser & vôtre chère famille dans ce païs. Ce bien donne actuellement de 1 800 lt a 2 000 lt. J’ay pris toutes les informations convenables par le canal du Curé du lieu qui est mon camarade d’enfance nommé Poysancet et cest luy qui par quelque payan a fait estimer ce bien. Il n’y en a pas d’autres à cette proximité à vendre, cest pourqu’oy je ne vous parle que de celuy la qui suivant moy est tout ce qu’il vous faut. Vous ferez vos reflexions & me donnerez vos ordres.
Inclus, une lettre pour M. Morain que M. Augier m’a envoyé de Charente pour luy. Faites moy l’amitié de luy faire remettre. J’ay l’honneur d’assurer madame Laborde de mon respect. Faites luy part de mon mariage persuadé que je sais que cela luy fera plaisir. Dites luy que je désire quelle se retire dans nôtre Païs, il vaut mieux manger de bon morceaux que de mauvais on s’en trouve infiniment mieux. Bien des respects aux dames Dacarette, Morain, Milly & compagnie. Bien des compliments à tout nos amis, à Dieu. Portez vous bien et me croyez bien sincerement & sans reserve, Monsieur & cher amy, votre tres humble & tres obeisant Serviteur.
Monsieur Laborde à Louisbourg
Bayonne le 20e mars 1757 Duplicata
Monsieur & Cher Amy
Depuis ma lettre du 23 octobre dernier j’ay reçû vôtre chere du 26 decembre aussy dernier, avec vôtre compte courant avec moy, par lequel il parait que vous êtes mon débiteur de 10 livres 8 sols 6 deniers desquelles je vous ay debitté à comte nouveau, après l’examen fait du dit compte. J’en ai passé écriture. Je vous remercie de la vente que vous avez faite des mouchoirs, j’attendray les remises que vous m’annoncez ce printems, du Sieur Bression, qui devra avoir son sel, ou vous seres payé, par ailleurs. Vos trois battiments, mon cher amy, sont bien arrivés. L’un à Brest, l’autre à Bordeaux, dont jay reçû des nouvelles de Thomas Milly, et l’autre icy je ne puis rien vous dire de leurs progrés puisque je les ignore, mais selon toute apparence, ils doivent avoir reussy, attendu que la morue vaut icy, & à Bordeaux de 35 à 45 livres tournois. Suivant sa qualité, je ne puis que me réjouir avec vous, sy à Brest elle valait ce prix et que celuy arrivé audit lieu en fût chargé. Ce n’est pas le tout, il est question du retour, arrivant à bien chez vous le voyage doit être immense, qui souhaite plus que moy qu’il en soit ainsy personne, puisqu’on ne peut plus s’intéresser a ce qui vous regarde que ce que je fais. Votre Batteau Le dauphin sorte a ma chère femme Bordiche le contenu de son mémoire que vous trouverez cy joint montant sauf Erreur, à la somme de 381 livres 13 sols , desquelles je vous ay debitté après l’avoir examiné. Il vous plaira m’en accuser la réception comme sest une bagatelle, je n’ay pas jugé a propos de faire assurer cette somme. D’ailleurs quesque c’est pour un trésorier que 381 livres 13 sols : il en risque bien d’autres a course les rembourserra. S’il les pert, Dieu veuille qu’il en arrive autrement, et que le Dauphin le dédommage d’un grand voyage qu’il luy aurait fait cet hiver, sy on luy avait expedié en octobre comme le capitaine qui le commandait voulait être, sans doute qu’il y a eu des raisons pour éloigner cette expedition, je les ignore pour ne pas entrer dans les affaires, d’autrui. Dans la caisse où sont les effets de ma chère femme qui cessera d’être en colère après la réception, il y a 16 paires [de] souliers pour homme, 15 paires pour femme & 12 paires choisies pour homme qui appartiennent à Guillaume Delort. Vous me ferez plaisir de luy faire remettre avec l’incluse. Dites à Bordiche qu’ayant seu quelle avait pris Cabarrus le fait à mon préjudice que je juge a propos de luy faire infidelité & qu’après Pacques, je vay me délasser entre les bras d’une femme, non pas de la rue des Basques mais de la Salie. Elle se nomme Mademoiselle Lartigue. Son père était lors qu’il vivait rue de la monaye. C’est une demoiselle de 30 ans, beaucoup de vertu que me faut il davantage. De la Santé avec un peu de Bonheur dans mon Commerce, c’est tout.
Ce printems, je me propose de faire bâtir un corsaire sy vous y voulez mettre quelque chose, vous aurez pour agréable, de me le marquer le plus promptement que vous le pourrez, afin que sy vous tardez a me le faire savoir, vous ne vous trouviez court, les polices ce remplissent vite pour la course, tout le monde sy jette. Il est vray que jusques a présent, ils ont fait merveilles, un sur lequel j’ay 2 000 livres tournois d’interrest, sorty il y a un mois, nous a envoyé une prise qui vaut au moins 120 mille livres. Celluy de mon frere est au Boucau, prêt a metre en mer pour deux mois de campagne, il marche comme un dauphin. J’espere qu’il me donnera du benefice, y ayant un fort interrest. Vous trouverez cy joint un mémoire d’un bien à vendre appartenant à Madame Dolives à 4 lieux distance dicy. Vous verrez l’estimation qu’on y met il est inutille que je m’étende sur cette affaire, le mémoire vous instruira tout ce que je scay et que ce plus beau bien de tout les environ d’icy, s’il est entretenu, alors on m’a assuré qu’il donnerait au moins 3 000 à 3 500 livres de rente. Madame Dolives en demande 60 mille livres mais je crois qu’on pourrait l’avoir de 50 à 55 mille livres. Sy vous determiner à vouloir l’achetter, il faudra que vous m’envoyez une procuration en forme pour que je puisse le faire pour vous. Je désire du meilleur de mon cœur que vous vous y determiniez affin que j’aye le plaisir de vous embrasser & vôtre chère famille dans ce païs. Ce bien donne actuellement de 1 800 lt a 2 000 lt. J’ay pris toutes les informations convenables par le canal du Curé du lieu qui est mon camarade d’enfance nommé Poysancet et cest luy qui par quelque payan a fait estimer ce bien. Il n’y en a pas d’autres à cette proximité à vendre, cest pourqu’oy je ne vous parle que de celuy la qui suivant moy est tout ce qu’il vous faut. Vous ferez vos reflexions & me donnerez vos ordres.
Inclus, une lettre pour M. Morain que M. Augier m’a envoyé de Charente pour luy. Faites moy l’amitié de luy faire remettre. J’ay l’honneur d’assurer madame Laborde de mon respect. Faites luy part de mon mariage persuadé que je sais que cela luy fera plaisir. Dites luy que je désire quelle se retire dans nôtre Païs, il vaut mieux manger de bon morceaux que de mauvais on s’en trouve infiniment mieux. Bien des respects aux dames Dacarette, Morain, Milly & compagnie. Bien des compliments à tout nos amis, à Dieu. Portez vous bien et me croyez bien sincerement & sans reserve, Monsieur & cher amy, votre tres humble & tres obeisant Serviteur.
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Barrère, Jean (cadet), “Lettre de Jean Barrère (cadet), Bayonne, à Jean Laborde, Louisbourg,” Entrepôt de données ANPERSANA, consulté le 21 décembre 2024, https://anpersana.iker.univ-pau.fr/items/show/456.